Pour la cause des fidèles musulmans des deux peuples frères
Le Patriarche Karim da SILVA adresse une exceptionnelle lettre ouverte au Général TCHIANI
La rédaction de votre journal a reçu en début de cette journée, un courrier venu de la résidence privée du Patriarche Karim da SILVA. Il s’agit en effet, d’une lettre ouverte signée du Patriarche, adressée au Général Abdrahmane TCHIANI, Président de la république du Niger. Le contenu de ladite lettre plaide en faveur des musulmans des peuples Nigériens et Béninois, deux peuples frères unis par l’histoire depuis des décennies. Nous vous publions ici en intégralité cette lettre ouverte afin d’être mieux édifié.
Lettre ouverte
du patriarche Karim da SILVA, nonagénaire, Président du Conseil des Sages de la Ville de Porto-Novo, 1er Haut Dignitaire de l’Union Islamique du Bénin
Au Général Abdrahmane TCHIANI Président du Niger
Excellence Monsieur le Président de la République du Niger,
Les peuples du Niger et du Bénin sont liés depuis des millénaires par une profonde fraternité et une amitié indéfectible qui précèdent l’existence des États qui les regroupent et les différencient depuis les indépendances. C’est une réalité indéniable aujourd’hui que personne ne peut ruiner. Bien au contraire c’est notre intérêt à tous de consolider cette fraternité.
De plus il y a ici au Bénin, une très importante communauté musulmane dont une des fêtes principales arrive à échéance. Tout musulman souhaite à son prochain d’être dans les bonnes grâces de Dieu pour tuer le mouton.
Je suis un nonagénaire. Depuis avant ma naissance, les moutons que nous tuons au Bénin proviennent en majorité, du Niger. Ces moutons sont appréciés pour leur qualité et leur prix par les béninois. Le Bénin représente également sur ce plan, un marché pour nos frères nigériens qui viennent y vendre leurs moutons.
Nous devons glorifier ALLAH.
Au vu de toutes les considérations qui précèdent, je vous demande Excellence M. le Général Abdrahmane TCHIANI, d’ouvrir la frontière au nom de Dieu et pour sa gloire, sans prendre en compte toute autre que Dieu le créateur, les relations séculaires qui lient nos deux peuples et notre religion commune, l’Islam.
Si vous le faites, la bénédiction divine sera sur vous, si vous ne le faites pas, Dieu, qui est le seul juge, appréciera immanquablement car, c’est à lui seul qu’appartient le jugement final.
Je fus, autrefois, membre de la SAWABA de Djibo Bakari dont j’étais en 1958, le conseiller à la presse. Les élections avaient été truquées par un français, un corse du nom de Colombani qui était spécialement arrivé pour faire perdre la SAWABA.
Je souhaiterais donc que vous actiez cette réouverture de la frontière Nigérienne afin que les musulmans de nos deux pays n’en souffrent point.
Je vous prie de recevoir, Excellence M. le Président de la République du NIGER, l’expression de mes salutations de paix en Islam et de ma très haute considération.
Urbain Karim Elisio da SILVA