Aménagement et réhabilitation du lac Nokoué et de lagune de Porto-Novo
Une décision salvatrice pour les métiers de pêche et la bonne vie sur les berges dans le Sud-Bénin
Au regard des phénomènes environnementaux qui s’accentuent au fils des années et sur lesquels, de vraies approches palliatives ne sont jusque-là exposées, le gouvernement béninois vient de prendre l’option qui semble la plus décisive. Il s’agit du Projet d’Aménagement et de Réhabilitation du lac Nokoué et de la lagune de Porto-Novo. une décision issue du conseil des ministres du 28 février 2024. C’est à l’issues des réalisées qui ont révélé l’ensablement accrue des plans d’eau , l’utilisation illégale d’engins prohibés dans les techniques de pêche et la jacinthe d’eau qui créent d’énormes difficultés aux acteurs. Ces difficultés touchent principalement les activités de transport fluvial, la productivité halieutique. Ce qui crée ainsi une baisse criarde des rendements pour ses activités et reste bien aussi une des sources des inondations saisonnières connues par moment dans ces régions.
Les axes d’exécution ciblés et les régions bénéficiaires
D’après le compte-rendu du conseil des ministres sur la question, il a été retenu, au terme des études réalisées, de soumettre au financement de la coopération néerlandaise qui accompagne le gouvernement, le projet prioritaire d’assainissement et de valorisation des plans d’eau, berges et bas-fonds du Grand Nokoué, incluant le segment de la lagune de Djonou au lac Toho à Pahou, pour le développement des transports fluvio-lagunaires. Également, ce projet prend en compte la libération des plans d’eau par l’enlèvement des engins prohibés, notamment les ‘’acadja’’, l’assainissement des plans d’eau par dragage, la création d’îlots écologiques avec les sédiments argileux dragués, l’assainissement ainsi que le développement des berges, la création et l’extension des ports et embarcadères, la synergie avec les projets en cours et programmés dans le Grand Nokoué.
Le communiqué ministériel qui donne l’assaut final
Quelques jours après cette décision , il a été rendu public un communiqué conjoint, signé du Ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable et le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche à l’endroit des personnes installées sur les rives et les berges de Cotonou, du lac Nokoué et de la lagune de Porto-Novo. Dans ledit communiqué , de fortes pressions sont mises sur les occupants de ces zones ciblées où les différents constats de dégradation qui sont des faits quotidiens exercés consciemment ou insconsciemment obligent les auteurs à déguerpir. que les contrevenants de déversements de déchets solides et d’eaux usées sur les rives et les berges de nos plans d’eau sont passibles de sanctions pénales.
En s’appuyant sur des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, notamment le code foncier domanial, la loi cadre sur l’environnement et la loi n° 2018-10 du 2 juillet 2018 portant protection, aménagement et mise en valeur de la zone du littoral , les autorités ont pris de fermes décisions à savoir :
1. les contrevenants de déversements de déchets solides et d’eaux usées sur les rives et les berges de nos plans d’eau sont passibles de sanctions pénales ;
2. les cessions frauduleuses de tout domaine public sont sévèrement punies ;
3. les espaces publics naturels, occupés par des habitations et/ou des activités économiques quelconques, doivent être entièrement libérés au plus tard, le 31 mai 2023.
Les Maires des Communes du Grand Nokoué, les Chefs d’Arrondissement et les Chefs de quartier de ville et de village concernés sont dès lors invités à relayer les présentes instructions auprès de leurs administrés, par tous les moyens dont ils disposent et d’en assurer le strict respect.
En revisitant les contours de cette décision et la fermeté dégagée pour libérer ces espaces en dégradation avancée et en situation nocive, tout laisse croire qu’il s’agit d’un projet multisectoriel à fort impact environnemental et social dont le plan d’actions prévoit le développement du transport fluvio-lacustre et lagunaire, le développement et la valorisation des berges et bas-fonds, la promotion des filières halieutiques, de l’écologie et du tourisme.
Sylvestre SOSSOU